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François Guidicelli

Après vingt ans passés entre paillasse et microscope à disséquer les interactions réciproques entre régulations moléculaires et développement embryonnaire, je suis arrivé à l’IBENS en octobre 2018, pour examiner le vivant sous un tout nouvel angle, celui de de la génomique comparative, et par de toutes autres méthodes, celles de la bio-informatique.

Originaire de la région parisienne, j’ai suivi une formation initiale d’ingénieur à l’École Polytechnique au milieu des années 90. Puis me suis embarqué dans la recherche expérimentale en biologie en réalisant un travail de thèse au Département de Biologie de l’ENS, dans le laboratoire de Patrick Charnay. J’y ai exploré le rôle de certains facteurs de transcription dans le processus de régionalisation segmentée du cerveau postérieur (rhombencéphale) embryonnaire chez le poulet et la souris. Je suis ensuite parti en stage postdoctoral à Londres, où j’ai découvert grâce à Julian Lewis les formidables possibilités offertes par l’embryon de zebrafish pour la dissection des mécanismes moléculaires du développement. Pendant ces 3 ans, j’ai cherché à comprendre le fonctionnement moléculaire de l’horloge somitogénique, le mécanisme qui assure la formation périodique, régulière et harmonieuse des segments mésodermaux caractéristiques du plan d’organisation des Vertébrés. Recruté à l’INSERM en 2005, je me suis installé au laboratoire de Biologie du Développement de l’Université Pierre et Marie Curie, devenu depuis un Département de l’Institut de Biologie Paris-Seine (IBPS). Là, avec Sylvie Schneider-Maunoury, j’ai continué à développer des projets voués à l’élucidation des liens entre régulation de l’expression génique et processus de développement, particulièrement au cours de la formation du système nerveux, toujours en exploitant la richesse toujours croissantes des approches génétiques expérimentales offertes par le zebrafish, et en cherchant à en inventer de nouvelles. D’abord intéressé par la régulation de la transcription au cours de la régionalisation précoce de la plaque neurale et de la spécification neurogénique, j’ai par la suite tourné mon attention vers la régulation post-trancriptionnelle, en étudiant les ARN messagers localisés et traduits dans les axones tandis que ceux-ci croissent pour atteindre leurs cibles.

Au fil des ans, j’ai pris conscience de ce que le parti-pris forcément réductionniste prévalent dans mon champ de recherches était de plus en plus décalé par rapport à la nécessité de concevoir une vision plus intégrée et globale des liens entre régulation génique et processus biologiques. En parallèle, les progrès technologiques spectaculaires liés au séquençage d’ADN donnaient accès à d’immenses domaines de la génomique jusque là inexplorés. A force de suivre ces progrès et la richesse des concepts - encore en grande partie à inventer - qu’ils appellent, j’ai fini par vouloir y participer moi-même. C’est ainsi que j’ai rejoint la section ’Génomique fonctionnelle’ de l’IBENS, dans le laboratoire ’Dyogen’ de Hugues Roest Crollius, consacré à la dynamique et l’évolution des génomes. Concrètement, je chercherai à reconstituer des régulations ancestrales à partir d’éléments non codants conservés et de maintien de synténie à travers un large éventail de génomes disponibles. Avec l’ambition d’associer ensuite l’évolution individuelle de certaines de ces régulations ancestrales dans tel ou tel lignage avec les particularités biologiques des espèces concernées.