Accèder directement au contenu

Samuel Tozer

J’ai récemment été recruté comme chargé de recherche CNRS à l’IBENS dans l’équipe de Xavier Morin. Je me suis, tout au long de mon parcours intéressé aux signaux qui régulent le développement embryonnaire. Au cours de ma thèse réalisée à l’UPMC (maintenant Sorbonne Université) chez Delphine Duprez, j’ai travaillé sur les phases précoces de l’organisation spatiale des muscles du bourgeon de membre chez l’embryon de poulet. J’ai ensuite décidé pour mon post-doc de rejoindre l’équipe de James Briscoe à Londres, pour y étudier le patterning du système nerveux. J’ai montré comment les signaux BMPs diffusant à partir du toit du tube neural, sont intégrés et instruisent différentes identités dorsales. J’ai en parallèle de ce travail développé un intérêt croissant pour les mécanismes contrôlant les « décisions » de lignage au cours du processus de différenciation neurale. J’ai ainsi choisi de rejoindre l’équipe de Xavier Morin à l’IBENS pour y développer un projet sur la régulation du mode de division au cours du développement du système nerveux chez l’embryon de poulet.

La génération du bon nombre de cellules neurales repose sur une bonne « gestion » du stock initial de progéniteurs. Ce stock doit tout d’abord être amplifié grâce à des divisions symétriques. Puis des divisions asymétriques permettent de générer des cellules différenciées tout en maintenant le stock de progéniteurs, le système se concluant par des divisions symétriques terminales qui génèrent deux cellules différenciées. J’ai mis en évidence lors de mon post-doc chez Xavier Morin, l’importance d’un effecteur de la voie Notch, Mindbomb1 (Mib1) dans la régulation du mode de division. En effet, la distribution symétrique ou asymétrique de Mib1 en mitose (via son ancrage à l’appareil de Golgi et/ou au jeune centrosome) permet de biaiser la signalisation Notch entre cellules filles et de contrôler ainsi leur entrée dans la différenciation.

Je souhaite à présent explorer plus finement la dynamique sub-cellulaire des régulateurs de la différenciation neurale. Nous avons tout d’abord généré une lignée de cellules ES de souris Mib1-GFP par knock-in de la GFP et avons mis au point un protocole de différenciation des cellules ES en rosettes neuroépithéliales. Ce système nous offrira la possibilité inédite de suivre la distribution endogène d’un déterminant d’identité au cours de la différenciation neural dans un modèle vertébré. En parallèle, je continuerai à tirer profit de l’embryon de poulet afin de caractériser la nature des interactions inter-cellulaires autorisant une croissance et une différenciation harmonieuse du neuroepithelium.